jeudi 29 novembre 2007

Au bouleau


Le pouillot de Sibérie s'est montré de nouveau ce jour. Une meilleure photo permet de noter des critères plus nettement : barre alaire, joues chamois et sourcil très net, alula noire contrastante...
Dire que les 110 grues ont fait un détour exprès ce matin pour honorer nos bouleaux serait osé, mais quelle ambiance !

mercredi 28 novembre 2007

Un sacré bouleau... à Besançon




C'est l'histoire de deux petits bouleaux perdus au milieu de parkings et d'immeubles dans une rue du doux nom de "rue de l'Industrie". Anodins, pliés par la neige record de mars 2006, on ne donnait pas cher de leur peau. Un chanteur du sud-ouest bien connu chantait "l'arbre va tomber, le monsieur veut garer sa voiture"... On s'y attend chaque jour à cette disparition, nous les locataires associatifs de la Maison régionale de l'Environnement.
Ces deux bouleaux révèlent sans le savoir l'importance de la pression d'observation. Il n'ont rien pour plaire, Besançon est une ville verte, le parc de la gare n'est pas loin... et pourtant...
Pourtant ils sont le coin de verdure pour les "ornithos de bureau" qui leur font face.
Alors voilà, bien des oiseaux communs s'y posent quelques secondes : mésanges, moineaux, fauvettes, pouillots, rougegorges, rougequeues, merles, etc.
Là où les choses deviennent étonnantes, c'est lorsque les raretés nationales font halte sur ces petits arbres : une invasion de jaseurs a lieu : ils se font survoler par les envahisseurs ; une invasion de sizerins se profile : des "cabaret" et des "boréaux" squattent plusieurs jours leurs châtons ; les bouvreuils "trompéteurs" de l'Oural défraient la chronique : ces derniers s'y posent plusieurs jours... et après un automne assez marquant pour le pouillot véloce de Sibérie : l'un d'eux passe en coup de vent ce 28 novembre.... par nos deux bouleaux !
Notez les teintes froides, l'absence de jaune dans le plumage, les pattes et le bec très noir (les lores contrastant aussi), un effet "barre alaire" (moins visible ici que sur le "terrain"), un sourcil plus long et plus marqué que nos véloces. Le cri plaintif a été entendu par Phil, ce qui nous dirige gentiment vers cette identification.



jeudi 22 novembre 2007

Des buses venues du nord...

Le Web atténue parfois l'effet de surprise en ornithologie. Il est passé 1161 buses pattues cet automne et à ce jour à Falsterbo, en Suède - pointe sud juste avant le Danemark et l'Allemagne (Schleswig-Holstein). C'est beaucoup plus qu'en 2006. La moyenne annuelle sur ce site est de 780 (1986-2000), c'est donc une année au dessus de la norme pour cette espèce très fluctuante. L'espèce s'est alors montrée assez tôt en France et un afflux se dessine (Nord, côte ouest, Champagne et même Aveyron). Les plateaux jurassiens sont bien placés pour accueillir quelques oiseaux lors d'années d'invasions. Si quelques oiseaux ont visité les prairies du Haut Doubs en 2003 et 2004, je crois, la dernière invasion date de début 1997, il y a 11 ans.

Le 29 octobre, Dominique Michelat signale le premier oiseau, un jeune, à Bulle (Haut Doubs). Le lieu (et l'observateur ;-)) sont sans surprise, mais la date est très précoce. Le 30 octobre, je monte voir cet oiseau juvénile avec Phil. Le vendredi 16 novembre, une vague de neige attendue et une chute des températures provoquent de manière attendue une fuite de rapaces. Alors que les nombreux busards Saint-Martin et les derniers milans royaux du second plateau descendent d'un étage ou de quelques kilomètres, le spectacle vient des buses variables : 180 en une heure depuis la butte de Champagne sur Loue (39) ! Espérée, une jeune buse pattue migre avec un groupe de 30 variables. C'est ma seconde observation de l'automne. Avant-hier 20 novembre, Jean-Marie Michelat trouve une jeune buse pattue dans les "openfields" du premier plateau, à Osse (25). Hier 21 sous la pluie et après un bon café chez le découvreur, j'observe l'oiseau sous des cordes. Il s'agit selon toute vraisemblance d'un oiseau de plus d'un an (deuxième hiver). Voici donc ma troisième observation de l'automne ! Que la saga continue.

Le Val d'Amour en hiver...

Le 19 novembre, prospection conjointe de la pie-grièche grise et du busard Saint-Martin dans le Val d'Amour (basse vallée de la Loue). Cela permet de prendre conscience de la notion de biodoversité dans la "steppe" (ou plutôt désert) agricole en ce début d'hiver. Tout est extrêmement rare : arbres, passereaux granivores, lièvres, et même les corvidés. Les labours sont propres et bien entendu la faible pluviométrie des semaines passées rend les travaux agricoles favorisés et intenses.
Alors côté pie-grièche, c'est le néant, mais c'était utile de le constater dans le cadre de ma prospection départementale. J'ai connu un oiseau de temps en temps dans cet océan de terre, du côté de Santans. Côté busard, confirmation d'un dortoir de 3 individus bruns (femelles ou jeunes) qui ajouté à celui trouvé par Christian ("Lechope") porte à 6-8 individus la population hivernante en ce moment sur la basse vallée. Acquisition récente sur ce secteur, la grande aigrette confirme son installation en petit nombre, à l'affût des campagnols sur les talus et dans les rarissimes friches.